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"6 fois Loretta Strong... Dernière semaine pour le festival de Gare au théâtre , le programme d'hier soir (et qui se répetera jusqu'à dimanche) ne pouvait pas laisser indifférent... Heureusement à 20 heures, décollai(en)t "Loretta Strong"... La "Loretta Strong" de Copi (1940-1987), mais au pluriel, en la personne de 6 actrices à la fois, pour saisir ensemble le rôle à bras le corps et l'agiter en tous sens, le répandre sur le plateau membre par membre. En une folie démultipliée, en une hystérie croissante, version cours de récréation après que les enfants aient étranglé les surveillants, pour nous faire partager une heure de terrible régression... Car la troupe -Infraktus-, en une surenchère parfaitement réglée de ballons en plastiques, de bruitages, de hurlements, d'éructations, de contorsions, de chewing-gums, de positions grotesques, de mimiques appuyées, de tirs de pistolets jouets, réussit à situer la pièce à sa juste place : dans le domaine de l'enfance... L'enfance des peurs indicibles, de la peur de se perdre, celle du sexe, de la mort, de la dévoration, de la mutilation. Transposées en aventures spatiales, grotesques et obscènes, de Loretta Strong, perdue dans un espace paniqué où tout s'effondre et disparait en de sanglantes explosions. Jusqu'en dernier son corps. Tout cela suscite un ricanement qui s'étrangle dans la gorge... Mais pourrait il en être autrement ? Les histoires que nous racontent les enfants ne nous font jamais rire, et celle là encore moins. Surtout ce soir parfaitement mise en mouvements, en une performance physique étonnante et tout à fait maîtrisée. Et on a eu personnellement le plaisir d'être affublé quelques instants de la perruque verte de Linda. On était content, car on avait rien porté de tel depuis mai 1986. Mais il s'agissait d'une autre soirée, évidemment..."​​
Guy Degeorges - Un soir ou un autre
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"Ils en sont revenus. Metteur en scène et comédienne, ils connaissent le Festival d'Avignon pour y avoir joué. Cette année, leur choix s'est porté sur Vitry. Eté 2005. Françoua Garrigues participe au "off" d'Avignon. Il fait partie de la distribution de Trompettes de la mort, pièce de Tilly. Aurore Monicard, comédienne de la compagnie InfraKtus, et lui-même partagent avec Mustapha Aouar, directeur de Gare au théâtre, une certaine aversion pour cette grande foire estivale. Sans toutefois la rejeter en bloc : "Si je retourne à Avignon, autant que ce soit dans le "in"", lance Françoua avec malice. Leur présence à Vitry au mois de juillet, avec Loretta Strong de Copi, résulte d'un choix délibéré : "Je suis venu ici il y a deux ans, poursuit-il, et j'ai été séduit par le lieu. La pluridisciplinarité de cette manifestation nous plaît aussi et l'accueil de l'équipe est très chaleureux." Et Aurore Monicard d'insister sur le réel soutien apporté aux compagnies : "En plus, ils nous ont réservé une place de choix avec la grande salle et une programmation à 20 heures." Si la pièce de Copi n'est pas une création, puisqu'elle "tourne" depuis 2003, année où elle fut présentée pour la première fois à la Maison des conservatoires de Paris, il n'empêche que l'on a hâte de voir cette "comédie dramatique ovni" que le magazine Zurban a qualifié de "spectacle déjanté et loufoque, bourrasque interprétée par six comédiennes survoltées". Et, de fait, dès que l'on aborde le thème, Aurore, l'une des survoltées, s'anime : "Le texte est violent, mais Françoua l'a chorégraphié. C'est très rythmé. Rapide comme un cartoon. Avec beaucoup de gags." Et il en faut. Car le sujet, que nous ne dévoilerons pas, est grave. Comme souvent chez Copi. Françoua Garrigues aurait encore tellement à dire sur ses futures apparitions sur scène et ses projets... Peut-être retrouverons-nous la compagnie InfraKtus l'été prochain lors de la neuvième édition de Nous n'irons pas à Avignon. Qui sait ?
Alain Sers - Vitry le mensuel (Juillet-Août 2006)
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